Les 3 approches des émotions
les 3 façons d’aborder les émotions
Couper l’arbre, en récolter les fruits, manger les fruits
Il est trop fort ce Dalaï Lama!
Vraiment paisible pour ne pas succomber!
Voici pour la traduction:
Journaliste : Avez-vous déjà ressenti de la tentation en voyant une femme ?
Dalaï Lama : Oui. Parfois je pense, oh elle est vraiment belle. Mais je pense alors à ce que cela signifie : vraiment trop de problèmes, Trop choses sales ! Voilà ce que je pense dans ces moments là.
Journaliste : Vraiment ?
Dalaï Lama : Vraiment ! Même dans mes rêves, lorsqu’il y a une femme, immédiatement je me souviens que je suis moine. Je ne rêve jamais que je suis le Dalaï Lama, je rêve que je suis moine.
Bon… beaucoup de choses à dire à ce sujet……… Je n’ai pas mis cette vidéo pour faire l’apologie du célibat mais pour vous montrer combien le Dalaï Lama est fun et en paix.
Les 3 approches des émotions
Voyons les trois façons de « gérer les émotions » :
Couper l’arbre, en récolter les fruits, manger les fruits
Couper l’arbre
Son approche est typiquement celle du hinayana où les émotions (ici le désir) sont a éviter. Le raisonnement (ici les problèmes que la vie de coupe génèrent) est le moyen qui aide à se préserver des situations génératrices d’émotions perturbatrices. En évitant de telles situations l’individu demeure en paix. On évite les poisons.
Imaginons un arbre dont les fruits seraient empoisonnés. Par analogie, cette approche du hinayana vie à vis des femmes consisterait à couper l’arbre : nous éviter les situations génératrices de désir attachement, de conflits etc… Cela consiste donc à ne plus placer notre esprit en cette émotion. Les voeux monastiques permettent de protéger l’individu de situations qui génèrent ces émotions. Couper l’arbre c’est aussi couper la saisie d’un égo…
Récolter les fruits
Une autre approche consiste à récolter les feuilles, les fleurs, les fruits, les racines… pour en faire des médicaments. Les émotions perturbatrices sont intégrées sur le chemin de la pratique spirituelle. C’est l’approche du mahayana. Par exemple, au moment où l’on se trouve sous l’emprise du désir attachement nous pourrions utiliser la situation pour faire le souhait suivant :
« Je prends sur moi le désir attachement de tous les êtres, ils se trouvent ainsi libérés du désir attachement.
Je leur donne mes joies et ma paix. »
Cette façon de faire utilise nos propres émotions perturbatrices sur le chemin. On peut faire de même avec l’ensemble des émotions perturbatrices. Le poison est transformé en médicament.
Manger les fruits
L’approche du Vajrayana (les tantras) serait celle du paon. Plus il mange de fruits empoisonnés plus son plumage est superbe !
Dans la situation présente, c’est l’énergie du désir-attachement qui n’est pas refoulée mais accueillie et transmutée en joie, amour et générosité. Mais cette approche n’est pas une mince affaire ! Toutes les émotions perturbatrices peuvent ainsi être transmutées. Le point clé dans cette alchimie est la reconnaissance que le siège des émotions (l’égo) est illusoire. Au cœur de l’émotion cette reconnaissance transforme l’énergie conflictuelle émotionnelle en énergie de béatitude alors utilisable pour faire le bien. Cette approche peut aussi passer par la reconnaissance la nature de l’émotion elle-même : bien que l’émotion apparaisse avec sa force, son « énergie »… elle se manifeste mais ne peut être « localisée », « attrapée »… elle est donc l’union de l’apparence et du vide : elle est clarté-vacuité.
D’ordinaire nous sommes toujours focalisés sur « l’apparence » de l’émotion (sa force, sa puissance affective…). Mais nous ne sommes pas habitués à focaliser notre regard sur sa nature (clarté-vacuité). Tourner notre regard en cette direction à le pouvoir d’auto-libérer l’émotion, c’est-à-dire à en supprimer le caractère conflictuel pour n’en laisser que l’énergie positive. Ainsi l’énergie du désir-attachement se transforme en un grand-discernement (dont fait preuve ici le Dalaï Lama), en félicité et en Amour. Notons qu’ici le mot Amour n’a plus le sens de désir attachement mais signifie Aimer l’autre pour lui… et non pour rassasier une soif… La différence est grande, très grande… et profonde.
Pseudo pratique des tantras
Nous ne devons pas nous leurrer sur nos capacités à aborder ce troisième type d’approche. De nombreuses approches spirituelles new-age abordent les tantras d’une façon bien trop légère! Nombreux sont ceux qui s’y brulent les ailes… Cette approche d’auto-libération des émotions passent par un long travail préparatoire. Ce long apprentissage passe par la découverte de cette capacité au moment de l’initiation effective, par sa pratique régulière et stable, son accroissement et sa mise en activité au service d’autrui. Le moment clé de cet apprentissage est celui où nous sommes introduits à la clarté-vacuité des émotions. Les initiations ont cet objectif. Mais participer à une initiation ne signifie pas recevoir la véritable introduction effective! Seules les personnes prêtes à recevoir l’initiation la reçoive effectivement.
La véritable pratique des tantras ne débute qu’au moment où nous demeurons en la nature de l’esprit”.
Djamgoeun Kongtrul, un grand maître tibétain
J’aborderai ces trois approches (couper l’arbre, en récolter les fruits, manger les fruits) régulièrement de façons concrètes au fil des articles sur ce blog. J’en ai fait aujourd’hui une présentation rapide et tronquée.
A n’en pas douter le Dalaï Lama utilise ces trois approches conjointement.
Et vous?
Si vous voulez contribuer à faire décoller mon blog, merci de partager le lien vers cette page et de poster un commentaire. Cela me permettra de rédiger des articles pour répondre au lectorat plutôt que de rédiger des articles seul dans mon coin…
D’une façon générale face à un fort désir-attachement, ou à une forte colère, vous êtes plutôt bucheron, pharmacien ou gourmet ? Je rebondirai sur vos commentaires pour un prochain article à ce sujet.
Merci pour votre contribution.
bonjour,
je n’ai pas accès à la vidéo…
Ah oui en effet ce type de vidéo ne fonctionne plus sur le blog. Mais elle n’était pas essentielle pour l’article.
[…] Les 3 approches des émotions […]
Bravo pour ce blog et cette générosité. Je suis prêt à contribuer à mon petit niveau si tu en as besoin. Je lance aussi un sangha loka à Dakar! A bientôt!
En tant , qu’ex préparatrice en pharmacie , le bucheronnage est très bien pour se faire des bras et se vider la tête , simplement ça ne règle rien , il y aura tjs 1 arbre que l’on voudra couper , et puis il y a tjs les rejets . Le pharmacien derrière son comptoir applique un certains savoir appris sur du papier glacé ou non mais est parfois assez loin de ses clients , des couleurs , odeurs , du lieu ou poussent les plantes . Le gourmet part en balade sur un chemin y voit un arbre , si il ne le connaît se renseigne et revient a sa floraison parce que c’est beau et ça sent bon , puis pour les fruits qu’il donne après , si il y en a trop il peut même en faire des confitures pour l’hiver mais si il l’avait bucheronné …… et puis il apprend aussi a reconnaître le pas bon , le mauvais pour lui , c’est là , il le sait passe son chemin mais cet arbre là peut aussi apporter de l’ombre bien agréable l’été en plein soleil alors pourquoi le bucheronner , il est là et permet de reconnaître et de voir ses ombres , les ombres font tjs peur mais les ombres transformées comme les ombres chinoises sont assez jolies quand on sait de quoi elles sont faites !
Bon tout ça est bien beau mais vous savez comme moi le boulot qu’il y a pour arriver a faire une bonne confiture
bonne journée
Je regrette l’exemple de la vie de couple en tant que « générateur de problèmes ». Il y a des difficultés à affronter et surmonter, et alors, il n’y en a pas ailleurs ? Il est vrai que cet engagement à deux (puis à plusieurs s’il y a des enfants) laisse moins de temps libre à titre personnel, mais que d’expériences enrichissantes… On ne peut probablement pas tout avoir en une seule vie. Les religions ont usé et abusé de la femme perturbatrice, impure, etc… Tout d’abord, si on accepte la réincarnation, celle-ci nécessite des naissances. Dans ce cas le bûcheron agirait contre nature. Puis si lors de ce périple de vie en vie, nous sommes tour à tour homme et femme, je ne vois pas de raison pour que la partie immortelle qui mémorise toute l’histoire puisse mépriser une forme plus que l’autre. D’ailleurs, en y regardant de plus près, l’homme paraît en général plus barbare, moins avancé sur le plan de la recherche de spiritualité que la femme, et moins vertueux. Mais ce n’est probablement pas le lieu ni le moment pour développer cette question. En ce qui concerne les émotions dites « perturbatrices », je considère un peu la vie comme un chemin de montagne dont la destination est le sommet. Ce chemin est parsemé de rochers et d’obstacles dont le franchissement ou le contournement nous font grandir en nous rapprochant du sommet. Mais notre nature terrestre, dans sa bonté et son harmonie généreuse, nous a disposé de jolies fleurs sur le bord du chemin, afin de nous aider à supporter les difficultés et nous laisser imaginer ce que nous trouverons au sommet. Pourquoi n’y voir que des perturbations malignes? Il est vrai qu’abandonner le voyage pour rester parmi les fleurs serait un échec. Mais il est possible de les admirer tout en continuant la progression. Profiter avec modération des possibilités de notre vie terrestre, tout en gardant à l’esprit l’objectif ultime, me semble l’occasion d’approcher une forme de bonheur qui donne envie de la communiquer à d’autres êtres. J’ai l’impression de mieux comprendre la notion de bûcheron que celle de pharmacien ou de gourmet, et elle m’inquiète par son côté « radical » qui semble nous mettre en situation « hors de la vie humaine ». Mais les choses ne doivent pas être aussi simples, et les 3 approches doivent dépendre d’une part du cas de figure, d’autre part de notre personnalité et de nos aspirations. Comme il est supputé pour le Dalaï Lama, un petit cocktail des 3 est probablement l’idéal, avec chacun sa recette et ses proportions, qui différeront selon l’émotion.
Effectivement ce n’est pas simple, et j’ai certainement dit quelques bêtises. J’en suis désolé, et ne demande qu’à comprendre. Merci d’avance, et à suivre donc.
Marc.
Je prendrai le temps de répondre comme il se doit. Tout est affaire de discernement et les exemples ne sont toujours qu’à entendre dans le contexte dans lequel ils sont donnés, je reviendrai sur certains points. Ils sont toujours à lire sous l’angle du contexte de l’article et peuvent sembler parfois contradictoires si on les approche avec un autre angle.A titre d’exemple: comme je l’ai dit, cet article n’est pas l’apologie du célibat; lorsque je dis que le moine (le célibat) permet à l’individu de se protéger de situations génératrices d’émotions, cela ne signifie pas que le couple ne soit pas aussi une belle terre d’harmonie… c’est un peu l’histoire de la bouteille à moitié vide ou à moitié peine… je prendrai le temps d’expliquer la parabole des “4 bols pour écouter les enseignements”. Cela me permettra de faire un article « pilier » du site… Merci pour votre contribution.
Cet article en page d’accueil : Ouille, ouille, ouille !!!
Gestion des émotions dîtes-vous ! Quel programme ! Sans hésitation, bûcheron, encore faudrait-il être le bûcheron intelligent qui sait quel arbre abattre, et ne pas faire de la déforestation sauvage et intempestive ! Couper tous les arbres, et même les pousses, je suis tranquille, je gère ! Ce qui débouche inévitablement sur une sècheresse (de cœur) dont on voit les effets désastreux dans de trop nombreux pays. Je suppose que vous parlez déjà du bucheron intelligent qui enlève les broussailles pour ne laisser grandir que les pousses qui donneront les meilleurs fruits !
Mais comment sélectionner nos émotions, sont-elles gérables ? Ai-je vraiment plus de pouvoir sur mes émotions que je n’en ai sur mon corps ? Si j’essaie de distinguer les émotions en bonnes ou mauvaises pour moi, n’y a-t-il pas risque de confusion entre celles qui me font plaisir, et celles qui me contrarient, mais ces dernières ne sont-elles justement pas celles qui peuvent m’apporter des fruits inconnus, les autres étant des fruits de saison qui me sont donnés naturellement ? Pour rester dans le jardinage, j’ai l’impression que mon travail consiste essentiellement aujourd’hui à essayer de préparer le terreau pour essayer d’y accueillir les meilleures graines, et d’ailleurs les fleurs commencent à pousser, puisque ces dernières années j’ai fait des rencontres qui m’ont appris à regarder le monde différemment, et puis vous tout dernièrement ! Merci !
Je prendrai le temps de répondre comme il se doit. Tout est affaire de discernement et les exemples ne sont toujours qu’à entendre dans le contexte dans lequel ils sont donnés, je reviendrai sur certains points. A titre d’exemple: comme je l’ai dit, cet article n’est pas l’apologie du célibat; lorsque je dis que le moine (le célibat) permet à l’individu de se protéger de situations génératrices d’émotions, cela ne signifie pas que le couple ne soit pas aussi une belle terre d’harmonie… c’est un peu l’histoire de la bouteille à moitié vide ou à moitié peine… je prendrai le temps de répondre. Cela me permettra de faire un article “pilier” du site… Merci pour votre contribution.
Bonjour,
Je regrette l’exemple de la femme-tentation pour l’homme. Beaucoup de religions ont usé de cette image de perturbatrice, source de conflits…
Tout d’abord, pour qu’il y ait réincarnation, il faut qu’il y ait des naissances. Le “bucheron agit dans ce cas contre la nature. Et si d’une incarnation à l’autre, nous sommes tour à tour homme et femme, la partie immortelle qui mémorise toutes les expériences ne devrait pas mépriser une forme plutôt que l’autre.
En fait, il n’y a peut-être pas lieu de développer ici sur ce sujet, et pour essayer d’être un peu plus proche de ma pensée actuelle, j’aurais tendance à dire que les 3 méthodes peuvent dépendre du cas de figure.
Je suis peut-être grotesque, mais pour l’instant je vois mal pourquoi supprimer toutes les “tentations”. Je vois la vie comme un chemin de montagne, parfois raide et parsemé de rochers à gravir ou contourner. Le but est d’arriver au sommet, de savoir surmonter les difficultés. Mais notre nature terrestre a mis de jolies fleurs au bord du chemin, que nous pouvons intégrer dans la beauté de l’objectif final, sans pour autant que ce soit “mauvais” pour l’ascension. Le point important ne serait-il pas “seulement” de ne pas perdre de vue l’objectif du sommet, continuer le chemin tout en contemplant les fleurs sans en abuser? Naturellement, s’arrêter, abandonner le voyage initial pour profiter de ces fleurs qui semblent attirantes et paradisiaques, serait un échec.
Je pense mieux comprendre la notion de bûcheron que celles de pharmacien ou gourmet. A suivre donc.
Marc.
Marc, je laisse ce commentaire malgré le doublon… il ouvre d’autres pistes de réflexion…
Merci pour la traduction …… et pour l’article qui suit .
Ah la méditation apporte ses fruits ! on croit que rien ne se passe , on part 1 semaine au vert , 1 situation arrive , 1 article sur votre blog après au retour , drôle de synchronicité et voilà de quoi méditer de nouveau ….. ils sont forts ces lamas !
bonne journée
[…] « Le projet de l’Ecole des Soleils (diaporama) Les 3 approches des émotions […]